La famille Lepaute – Horlogers, astronomes et fabricants de lentilles de phare

Mes ancêtres ont donné naissance à la lignée Lepaute dont les membres s’illustrèrent dans l’horlogerie, l’astronomie et la construction de lentilles de phare.

Les Lepaute : Horlogers du Roi

Ce sont deux frères, Jean André et Jean Baptiste Lepaute qui s’installèrent à Paris et fondèrent cette grande lignée d’horlogers.

Leur père, André Lepaute, était un maréchal ferrant, serrurier et maître taillandier estimé dans le village de Mogues où il naquit, et dans celui de Thonne la Long où il s’installa plus tard.

La Biographie nouvelle des contemporains dit de lui qu’il était un « homme très habile pour la confection des instruments aratoires, et de tout ce que son imagination lui suggérait ».

C’est lui qui incita l’aîné de son fils Jean André à devenir fondeur de cuivre, et c’est en réalisant quelques ouvrages d’horlogerie pour la campagne que ce dernier décida de partir à Paris pour se perfectionner.

Jean André Lepaute

Jean André Lepaute

Jean André arriva à Paris en 1740 et fut rejoint par son frère Jean Baptiste en 1748. Ils se perfectionnèrent rapidement et firent une ascension fulgurante dans le monde de l’horlogerie.

Ils présentèrent leurs ouvrages au Roi, publièrent un Traité d’Horlogerie et confectionnèrent des horloges pour de nombreux monuments parisiens : le Palais du Luxembourg, l’École Militaire, l’Hôtel de Ville, l’Hôtel des Invalides, etc.

Horloge Lepaute de l'école militaire

Horloge Lepaute de l’Ecole Militaire

Vers 1760, ils firent venir à Paris deux de leurs neveux : Pierre Henry (fils de leur sœur Elisabeth et de Jean Henry) et Pierre Basile Lepaute (fils de leur frère aîné Jean Joseph). Ceux-ci les aidèrent puis continuèrent l’entreprise familiale. Le flambeau fut ensuite repris par leurs fils respectifs qui continuèrent dans l’horlogerie, mais œuvrèrent aussi pour la construction de lanternes de phares.

Le nom des Lepaute est resté très célèbre dans le milieu de l’horlogerie, et de nombreuses horloges des édifices parisiens sont toujours signées Lepaute ou Henry-Lepaute.

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Les Henry-Lepaute : concepteurs de lentilles de phares

La famille Henry-Lepaute descend des horlogers Lepaute dont nous venons de parler.

La généalogie des Henry-Lepaute

Le premier porteur du nom « Henry-Lepaute » est en fait né Augustin Michel Adam HENRY, en 1800 à Paris. Il était le fils de Pierre HENRY, horloger et de Gabrielle PREVOST.

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Son père Pierre HENRY descendait de la famille LEPAUTE par sa mère et était devenu horloger du Roi, à Paris, en s’associant avec ses oncles Jean André LEPAUTE et Jean Baptiste LEPAUTE (frères d’Elisabeth LEPAUTE).

Arbre Généalogique Famille LepauteEn 1834, Augustin Michel Adam HENRY épouse sa cousine Anaïs LEPAUTE. De leur union naissent deux fils : Edouard Léon et Paul Joseph HENRY qui prendront la suite de leur père.

En 1851, Augustin Michel Adam HENRY obtient l’accord de l’empereur pour lui et ses fils, de porter désormais le nom HENRY-LEPAUTE.

La construction de phares

Augustin Michel Adam HENRY-LEPAUTE commence comme horloger, dans la droite lignée de son père. Vers 1825, il travaille avec Augustin FRESNEL pour la conception des mécanismes assurant la rotation des lanternes de phares.

C’est apparemment suite à la demande de Léonor FRESNEL (frère d’Augustin FRESNEL), craignant un manque de concurrence dans le secteur, qu’il se lance dans la construction de lentilles de phares en 1838.

Il n’existe en effet à cette époque qu’une seule autre fabrique de lentilles de phares (Soleil). Une autre fabrique est créée par le suite (Barbier & Fenestre).

Cette quasi unicité leur vaut de réaliser un très grand nombre de lanternes de phares, en France et dans le monde entier. Leur commerce avec la Suède, notamment, vaut à Augustin Michel Adam HENRY-LEPAUTE d’être décoré Chevalier de l’Ordre de Gustave Vasa (du moins si l’on en croit l’acte de mariage de son fils).

Augustin Michel Adam et ses fils ont donc largement contribué au développement et à l’amélioration des lentilles de Fresnel. D’ailleurs, certaines de leurs réalisations figurent aujourd’hui en bonne place, au Musée de la Marine.

Lepaute-Dagelet : un astronome au service de Lapérouse

Joseph Lepaute-Dagelet.est un membre de la famille Lepaute qui s’est surtout illustré dans le domaine de l’astronomie.

*De lui, l’histoire aura surtout retenu de lui sa disparition avec tout l’équipage de Lapérouse en 1788, mais il fit avant cela une brillante carrière en tant qu’astronome.

Joseph Lepaute-Dagelet est né en 1751 à Thonne la Long, petit village du nord de la Meuse où la famille Lepaute était implantée depuis quelques générations.

Dans sa « Bibliographie astronomique avec l’histoire de l’astronomie depuis 1781-1802 », Jérôme Lafrançois de Lalande explique les raisons de la venue à Paris de Joseph Lepaute-Dagelet :

« Joseph Lepaute d’Agelet, de l’Académie des sciences de Paris, naquit le 25 novembre 1751, à Thonne la Long, près de Montmédy, de Pierre Lepaute et de Martine de Mouzon. Il avait à Paris deux oncles célèbres dans l’horlogerie. Son frère y était venu pour s’en occuper avec eux ; retourné ensuite dans son pays pour y former des élèves, il commençait à instruire son jeune frère, lorsque Mme Lepaute, voyant que j’avais besoin d’un élève astronome, le fit venir à Paris, où il arriva le 25 février 1768. »

Alors âgé de 16 ans, Joseph Lepaute-Dagelet se montra un élève particulièrement brillant. Dès les premiers mois de sa formation, il aida son professeur à effectuer de nombreuses observations astronomiques.

C’est dans l’Observatoire du Collège Mazarin (actuellement Institut de France), qu’il fit ses premières observations, avec Jérôme de Lalande. Il s’agissait d’un observatoire à toit tournant construit entre 1742 et 1746. En juin 1769, Joseph Lepaute-Dagelet y observa par exemple le passage de Vénus sur le Soleil.

College Mazarin - Institut de France

Vue et perspective du Collège des Quatre Nations de Paris (Collège Mazarin) (Source : Gallica/BNF)

Le 26 mars 1773, à 21 ans, il embarqua comme astronome pour la seconde expédition de Kerguelen vers les terres australes. Il ne put malheureusement y faire que peu d’observations astronomiques car Kerguelen donna le signal du retour à peine les terres australes atteintes.

Kerguelen fut d’ailleurs jugé et condamné à son retour en France pour avoir interrompu son voyage et avoir fait une description trop flatteuse d’îles australes qui s’avéraient en fait assez inhospitalières (il s’agissait des futures îles Kerguelen).

Cette expédition valut à Joseph Lepaute-Dagelet d’obtenir une place comme professeur de mathématiques à l’Ecole Militaire en 1777.

Il se vit confier, en même temps, l’Observatoire de l’Ecole Militaire, qui avait été construit en 1768.C’est dans cet observatoire qu’il fit la majorité de ses observations.

Il y fit des milliers d’observations sur les étoiles et les planètes, dont une grande partie fut citée par Lalande dans ses ouvrages. Le 15 janvier 1785, il fut élu unanimement à l’Académie des Sciences.

Ses réalisations dans le domaine de l’astronomie furent considérables :

  • Il observa un très grand nombre d’étoiles, dont des petites étoiles souvent négligées à l’époque. Ces observations furent très utiles à d’autres astronomes qui cherchaient à calculer la trajectoire de comètes, en se basant sur les positions d’étoiles dont lui seul avait la connaissance.
  • Il calcula un grand nombre d’éclipses de Soleil qui n’avaient jamais été calculées auparavant du fait de la longueur et de la difficulté du travail à effectuer.
  • Il travailla sur la théorie de Vénus, détermina le lieu de son aphélie (point de son orbite le plus éloigné du Soleil) et calcula la longueur de son année.

Eclipse de soleil de 1778

Figure de l’éclipse de Soleil du 24 juin 1778 […] calculée par M. Lepaute-Dagelet (Source : Gallica/BNF)

Dans le même temps, il continua à exercer son métier de professeur de mathématiques. D’après Lalande dans sa Bibliographie astronomique, « après avoir passé six ou sept heures de la journée avec ses élèves à l’Ecole militaire, il en passait encore sept à huit pendant la nuit à sa lunette, où il déterminait quelques fois plus de cent étoiles ».

Pendant ses années à l’Ecole Militaire, il fut, entre autres, le professeur de Napoléon Bonaparte, qui entra à l’Ecole en octobre 1784.

En 1785, il fut pressenti pour partir en qualité d’astronome avec l’expédition de Lapérouse dans son voyage autour du monde.

Laperouse-FregateSa première expédition vers les terres australes avait laissé un goût amer à Lepaute-Dagelet qui souffrit beaucoup des conditions climatiques et de la navigation. Cela ne l’empêcha pourtant pas de repartir pour cette nouvelle expédition, où il disparut.

A bientôt,

Elise

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