Retrouver un ancêtre en prison grâce aux registres d’écrou

Nous allons voir comment utiliser les registres d’écrou et les archives des prisons pour retrouver un ancêtre qui a été prisonnier.

Pour cela, nous allons voir :

  • ce que sont les registres d’écrou,
  • où et comment retrouver les registres d’écrou,
  • les 3 informations que l’on peut retrouver sur un ancêtre prisonnier,
  • un exemple de recherche sur un ancêtre qui a été condamné.

1. Les registres d’écrou et les archives des prisons

Les registres d’écrou sont des registres qui recensaient toutes les entrées de prisonniers au sein des établissements pénitentiaires.

Ces registres font donc partie des archives des prisons, et ils permettent de retrouver la trace de tous les détenus : aussi bien les hommes, que les femmes ou que les mineurs.

Il existait différents registres d’écrou en fonction du type d’incarcération et de la catégorie des prisonniers :

  • les prévenus : personnes en détention provisoire en maison d’arrêt en attente de leur jugement,
  • les accusés : personnes en détention provisoire en maison de justice, en attente d’un jugement par le tribunal criminel,
  • les condamnés : détenus purgeant leur peine suite à une condamnation,
  • les passagers : détenus en attente de transfert vers une autre prison.

Parfois, il existait également des registres spécifiques pour les militaires et les marins.

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2. Comment retrouver les registres d’écrou

Les registres d’écrou peuvent être consultés aux Archives Départementales. Ils y sont conservés dans la série Y (archives des établissements pénitentiaires).

Ils se retrouvent principalement à partir de 1790, qui est l‘année à partir de laquelle chaque prison a dû tenir ses propres registres d’écrou.

Quelques services d’archives départementales ont déjà mis en ligne des registres d’écrou numérisés.

C’est le cas notamment des départements des Hautes-Alpes, de l’Aube, des Bouches-du-Rhône, de la Charente, des Côtes d’Armor, de l’Indre-et-Loire, des Landes, de la Seine-Maritime, de la Seine-et-Marne, de la Vendée, de la Vienne, de la Haute-Vienne, du Var et du Val-de-Marne.

En matière de délai de communicabilité :

  • Tous les registres de plus de 50 ans peuvent être consultés librement aux archives départementales, en salle de lecture.
  • Seuls les registres qui ont plus de 100 ans ont le droit d’être mis en ligne sur les sites des archives.

3. Que contiennent les registres d’écrou ?

Les registres d’écrou contiennent 3 grands types d’informations sur nos ancêtres et nos collatéraux prisonniers.

3.1. L’identification et la description du prisonnier

Tout d’abord, on y retrouve des informations qui permettent d’identifier le prisonnier :

  • son état civil (nom, prénom, date et lieu de naissance, nom des parents, etc.)
  • sa profession et son domicile avant incarcération
  • son signalement, c’est-à-dire sa description physique complète, incluant ses marques particulières (cicatrices, tatouages, etc.)
  • une copie de ses empreintes digitales (dans les registres les plus récents seulement)

Registre d'écrou : identification et description du prisonnier

Registre d’écrou : identification et description du prisonnier

Dans certains registres, on trouve aussi la description des vêtements que le détenu portait à son arrivée dans la prison. Cela est très intéressant pour se faire une idée de comment nos ancêtres s’habillaient au quotidien.

3.2. L’arrestation, le jugement et l’incarcération

Les registres d’écrou contiennent également des informations sur l’incarcération :

  • le motif de son arrestation ou de sa condamnation
  • une copie du mandat de dépôt
  • la date et le lieu du jugement par lequel il a été condamné
  • ses dates d’entrée et de sortie de la prison.

Registre d'écrou : motif de la condamnation, date et lieu du jugement, dates d'entrée et de sortie

Registre d’écrou : motif de la condamnation, date et lieu du jugement, dates d’entrée et de sortie

Les registres d’écrou mentionnent aussi d’où est venu le détenu, et où il est allé après sa sortie de prison, en particulier s’il a été transféré vers une autre prison.

On peut ainsi retracer tout le parcours d’un ancêtre au cours de son incarcération.

3.3. Les tables alphabétiques des registres d’écrou

Les registres d’écrou se terminent généralement par une table alphabétique, qui permet d’y retrouver plus facilement la trace d’un détenu.

Parfois, il existe également des répertoires distincts pour retrouver la liste des détenus d’une prison. Ils sont alors organisés par période et par catégorie d’admission.

4. Exemple de recherche dans les registres d’écrou

Pour retrouver la trace d’un ancêtre dans les registres d’écrou, il faut généralement connaître approximativement sa date et son lieu de condamnation.

Par exemple, en faisant des recherches dans la presse ancienne, j’ai retrouvé la condamnation du frère de l’une de mes ancêtres : Jean-Baptiste Errard.

Article de presse : audiences du tribunal d'Arcis-sur-Aube des 25 et 26 mail 1882

Article de presse : audiences du tribunal d’Arcis-sur-Aube des 25 et 26 mail 1882

L’article de presse nous apprend que Jean Baptiste Errard a été arrêté le 25 mai 1882 à Arcis-sur-Aube, après avoir outragé un gendarme, et qu’il a été condamné à six jours de prison, le 26 mai 1882.

J’ai donc mené des recherches dans les registres d’écrou de la Maison d’arrêt d’Arcis-sur-Aube, qui sont disponibles en ligne.

Registre d'écrou de mon ancêtre Jean-Baptiste Errard, condamné à 6 jours de prison le 26 mai 1882

Registre d’écrou de mon ancêtre Jean-Baptiste Errard, condamné à 6 jours de prison le 26 mai 1882

Le registre de la maison d’arrêt permet de confirmer l’identité de Jean-Baptiste et il nous apprend que :

  • Jean Baptiste Errard était alors journalier, sans domicile fixe.
  • Il avait déjà été condamné à 3 reprises (dont une fois à 15 jours de prison).
  • Il mesurait 1 m 68 et il avait une barbe blanche, des cheveux gris, un teint coloré et des yeux bleus, ainsi qu’une cicatrice sur le front.
  • Il savait lire et écrire et était de religion catholique
  • A son arrivée à la prison, il portait une casquette de soie noire, une blouse de toile bleue, un gilet de drap noir, une cravate de laine à carreaux noirs et violets, un pantalon de coutil gris et des souliers
  • il a été condamné pour outrage et ivresse.

Enfin, le registre de la maison d’arrêt nous apprend qu’il a ensuite été transféré à la maison de correction, où il a probablement purgé sa peine.

Et vous, avez-vous des ancêtres ou des collatéraux qui ont été emprisonnés ? Avez-vous déjà effectué des recherches à leur sujet ?

Elise

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