26 questions pour écrire la vie d’un ancêtre – Partie 4

Après avoir vu son enfance, sa jeunesse et sa vie maritale, nous allons nous pencher, dans cette quatrième partie, sur la vie active de Louis-Philippe Grandsire avec 6 nouvelles questions.

19. Quel pouvait être son environnement Sensoriel ?

Il ne sera bien sûr jamais possible de reconstituer avec certitude l’univers sensoriel dans lequel évoluait Louis-Philippe Grandsire, et encore moins de savoir comment il le percevait. Il est toutefois possible d’imaginer quelques-uns des éléments qui pouvaient constituer son univers sensoriel.

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Vivant en plein centre de Caudebec, non loin de l’église, le quotidien de Louis-Philippe devait être marqué par le son des cloches de l’église, et les pas de chevaux sur les pavés des petites rues de Caudebec. L’église et les maisons à colombage du centre-ville composaient certainement une grande partie de son environnement visuel, et son horizon ne devait s’étendre que lorsqu’il se rapprochait des quais de la Seine.

La Seine à Caudebec-en-Caux, par Eugène Boudin

La Seine à Caudebec-en-Caux, par Eugène Boudin (vue opposée à celle qu’aurait eu Louis-Philippe)

Le métier de tanneur de Louis-Philippe devait occuper une grande partie de son environnement sensoriel, par les fortes odeurs de tannage, notamment, et par le touché des peaux lors des différentes étapes de leur préparation.

Pour ce qui est des saveurs, compte-tenu de ses revenus, Louis-Philippe et sa famille n’avaient sans doute pas une alimentation très variée. Sûrement se contentaient-ils souvent de pain et de soupe. Côté boisson, à n’en pas douter, il devait boire du cidre, beaucoup plus courant que le vin dans cette région.

20. Quel était son environnement de Travail ?

Historiquement, les tanneries de Caudebec se situaient juste derrière les remparts de la ville, le long des deux cours d’eau traversant Caudebec : l’Ambion et la Sainte Gertrude. Les tanneries devaient en effet être installées près d’un cours d’eau afin de nettoyer et de tremper les peaux.

On sent encore de nos jours, l’importance qu’a revêtue la tannerie à Caudebec, avec la rue des Tanneurs, près des remparts, et la présence, dans l’église, d’une statue de Saint-Crépin, patron des tanneurs.

Statue de Saint Crépin et la rue des Tanneurs à Caudebec

Statue de Saint Crépin et la rue des Tanneurs à Caudebec

Au milieu du XIXème, il ne restait à Caudebec que 7 tanneries, employant une soixantaine d’ouvriers tanneurs et corroyeurs. La communauté des tanneurs de Caudebec restait donc importante malgré la diminution du nombre d’établissement. Louis-Philippe devait être bien intégré au sein de cette communauté : parmi les témoins des différents évènements de sa vie, on compte un grand nombre de tanneurs, ainsi que quelques cordonniers (qui partagent le même saint patron).

(Sources : Statistiques de la population industrielle dans l’arrondissement d’Yvetot, sous-série 6M des AD76 et registres d’état civil de la commune de Caudebec-en-Caux)

21. Quels Ustensiles était-il amené à utiliser dans son travail ?

Louis-Philippe Grandsire n’étant qu’ouvrier tanneur, il ne possédait certainement pas ses propres outils et utilisaient ceux que lui prêtait son patron. Le tannage des peaux se déroulait en plusieurs étapes, nécessitant chacune des outils spécifiques.

Il y avait d’une part le travail de rivière, qui consistait à faire tremper les peaux, puis à les rincer. Les peaux étaient alors manipulées avec de grandes pinces ou tenailles de fer. Elles étaient ensuite transportées dans de grandes cuves où elles étaient mises à tremper dans un bain de chaux. Les peaux étaient ensuite posées sur des chevalets afin d’en retirer les poils avec un couteau rond (couteau à lame courbe).

Outils du tanneur - Extrait de l'Encyclopédie de Diderot et d'Alembert (source : Gallica)

Outils du tanneur – Extrait de l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert (source : Gallica)

(Source : Encyclopédie de Diderot et d’Alembert, sur Gallica)

22. A-t-il eu l’occasion de Voyager ?

Louis-Philippe n’a certainement jamais fait de grand voyage, et n’est même sûrement jamais sorti des limites de son département. Il a toutefois quitté Caudebec, au moins à quelques occasions notables :

  • en octobre 1839, il est témoin au mariage de son beau-fils Pierre Eugène Hague, à Sainte Marguerite sur Duclair ;
  • en mai 1856, alors qu’il a 65 ans, il est témoin au mariage de sa nièce Constance Céleste Leberquier, à Lillebonne ;
  • enfin, en janvier 1859, à l’âge de 68 ans, il assiste au troisième mariage de son fils, Louis François, à Rouen.

Ces trois mariages ne sont certainement pas les seules occasions auxquelles Louis-Philippe a été amené à prendre la route : il a, par exemple, pu être amené à se rendre à Yvetot pour des besoins administratifs ou des foires.

(Sources : registres d’état civil des communes de Rouen, Lillebonne et Sainte Marguerite sur Duclair, AD76)

23. Quelles étaient les Voies de communication principales ?

Caudebec était initialement principalement reliée aux villes voisines par des chemins. Sous l’ancien régime et pendant la période révolutionnaire, la grande route permettant d’aller à Rouen passait par Yvetot, ce qui rendait le chemin long et laborieux pour les habitants de Caudebec désirant se rendre à Rouen.

Pourtant Caudebec, même sans route principale, n’était pas totalement coupée du monde, puisqu’elle se trouvait sur les bords de Seine et constituait de fait un passage obligé pour les nombreux bateaux allant venant du Havre, en direction de Rouen et de Paris.

Au début du XIXème siècle, lors du passage du Premier Consul, les habitants de Caudebec demandèrent une route les reliant à Rouen d’un côté et au Havre de l’autre. Ils obtinrent ainsi la construction d’une nouvelle route qui reliait Rouen au Havre, en passant par Caudebec et Lillebonne.

C’est certainement grâce à cette route que Louis-Philippe Grandsire a pu se rendre à Lillebonne et Rouen pour assister aux mariages des membres de sa famille.

(Source : Essai historique et artistique sur Caudebec et ses environs, par Anatole Saulnier, sur Gallica)

24. A-t-il connu l’eXode rural ?

Comme nous l’avons vu, Louis-Philippe Grandsire a toujours vécu à Caudebec-en-Caux. Mais il a vu ses 3 enfants quitter Caudebec, au moins provisoirement, pour aller vivre à Rouen.

Ses deux fils et son gendre (le mari de Catherine Euphrasie) exerçaient tous les trois la profession d’ouvrier tanneur. Or, l’activité de tannerie à Caudebec a été sur le déclin tout au long du XIXème siècle.

Au moment, où les enfants de Louis-Philippe ont commencé à fonder une famille, cette activité n’était peut-être plus suffisante pour subvenir à leurs besoins. D’autant qu’en 1855, il n’existait à Caudebec aucun établissement employant des femmes. Celles-ci ne pouvaient exercer que la profession de dévideuse, qui ne pouvait leur assurer que peu de revenus. La ville de Rouen constituait donc une zone d’attrait importante.

Son fils cadet, Victor, a été le premier à partir, vers 1846, avec sa femme et son premier fils. Ils ont été suivis de près par Catherine Euphrasie et son mari, qui laissèrent leur fils à Caudebec, aux soins de Louis-Philippe. Louis François, l’aîné, semble être resté à Caudebec plus longtemps et ne s’être installé définitivement à Rouen qu’après son troisième mariage, en 1859.

(Sources : Statistiques de la population industrielle dans l’arrondissement d’Yvetot, sous-série 6M des AD76 et registres d’état civil des communes de Caudebec-en-Caux et Rouen)

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Elise

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