Comment consulter les registres paroissiaux
Nous allons voir comment consulter les registres paroissiaux de nos ancêtres : en ligne, sur des sites d’indexation, et aux archives.
Nous allons également voir les informations à ne pas manquer sur les actes de baptême, les actes de mariage et les actes de sépulture.
Table des matières
Consulter les registres paroissiaux
Registres paroissiaux en ligne
Les registres paroissiaux de presque tous les départements ont été numérisés et sont accessibles sur les sites des archives départementales.
Pour consulter les registres paroissiaux en ligne d’un département, cliquez sur un département :
À savoir Dans les archives numérisées, on retrouve parfois les deux copies des registres paroissiaux :
- la copie provenant des tribunaux, qui est conservée en série E des Archives Départementales,
- et la copie qui a été remise à la mairie à la Révolution et qui s’est ainsi retrouvée en série E-dépôt (archives communales déposées) aux Archives Départementales.
Si les deux copies sont disponibles, il peut être intéressant de les consulter toutes les deux car une copie peut être plus lisible que l’autre.
Par ailleurs, les signatures des personnes présentes figurent parfois sur une des copies, mais pas sur l’autre (à l’époque, ils n’ont signé qu’un seul des deux registres).
Registres paroissiaux indexés
Associations de généalogie
Dans beaucoup de départements, les registres paroissiaux ont été relevés et indexés par des associations de généalogie.
Grâce à ces relevés, les associations ont créé des bases de données qui permettent de retrouver ses ancêtres en saisissant leur nom dans un moteur de recherches.
Cela est très pratique pour les registres paroissiaux, car bien souvent, on ne connait pas la date précise des actes.
Pour savoir quelles associations sont présentes dans un département, consultez le grand annuaire départemental de la généalogie.
Actes indexés sur Geneanet et Ancestry
Les registres paroissiaux de certains départements (27 à l’heure actuelle) ont également été indexés par Geneanet. Ces registres sont uniquement accessibles aux membres Premium qui ont souscrit un abonnement.
Néanmoins, avec un compte gratuit, il est possible de faire une recherche et d’obtenir quelques informations sur un acte : l’année, la commune, le type d’acte, et le nom du conjoint (dans le cas d’un mariage).
Par contre, pour avoir la photo de l’acte et les autres informations (la date exacte, les personnes mentionnées dans l’acte, etc.), un compte premium est nécessaire.
Remarque : les registres paroissiaux indexés sur Geneanet sont également consultables sur le site Ancestry.
Actes indexés sur Filae et MyHeritage
Les registres paroissiaux de certains départements sont également accessibles sur Filae, qui est un site de généalogie spécialisé dans l’indexation des archives.
À l’heure actuelle, 44 départements ont déjà été indexés (en rouge foncé sur la carte ci-dessous) :

Registres paroissiaux indexés sur Filae : carte des départements
Si certains de vos ancêtres viennent de ces départements, vous pouvez donc les retrouver en tapant leur nom dans le moteur de recherches de Filae.
Pour accéder à toutes les informations des actes, un abonnement à Filae est indispensable.
Néanmoins, en utilisation gratuite, il est possible d’accéder à quelques informations : type d’acte, lieu de l’acte, année de l’acte, nom et prénom de l’individu, année de naissance.
Remarque : les registres paroissiaux de Filae sont également accessibles depuis MyHeritage (avec un abonnement premium).
Où sont conservés les registres paroissiaux
Quand les registres paroissiaux n’ont pas été numérisés (ce qui est aujourd’hui très rare), il faut se rendre aux archives départementales, en salle de lecture, et les chercher en série E.
Pour retrouver l’adresse d’un service d’archives départementales, le mieux est là encore de consulter le grand annuaire départemental de la généalogie (voir lien ci-dessus).
Remarque : quand les registres paroissiaux sont numérisés, il n’est plus possible de les consulter en salle de lecture, afin de ne pas les abîmer.
Le temps où on pouvait tourner les pages d’un registre du 17ème siècle, sur lequel nos ancêtres avaient signé, est donc malheureusement révolu.
Acte de baptême
Tout d’abord, les registres paroissiaux nous permettent de retrouver les actes de baptême de nos ancêtres.
Par exemple, voici l’acte de baptême de mon ancêtre Marie Anne Piéton, née en 1762 à Vertus :

Acte de baptême de mon ancêtre – Registres paroissiaux de 1762
Un acte de baptême contient les informations suivantes :
- la date du baptême : elle a été baptisée le 16 février,
- la date de la naissance : elle est « née le même jour »,
- les noms et professions de ses parents : elle était la fille de Nicolas Piéton « le jeune » qui était vigneron et de Marie Anne Brassart,
- le prénom qu’elle a reçu : Marie Anne,
- le nom de son parrain : Jean Pernet, serrurier habitant la même ville,
- le nom de sa marraine : Hélène Perette Piéton, fille de Nicolas Piéton, cordonnier, habitant la même ville.
Remarques :
- Si la marraine n’est pas encore mariée, le nom de son père sera indiqué. Si elle est mariée, on aura le nom de son mari.
- Pour le parrain, le nom du père sera indiqué seulement s’il s’agit encore d’un enfant.
Acte de mariage
Informations sur un acte de mariage
Les registres paroissiaux nous permettent également de retrouver les actes de mariage de nos ancêtres.
Par exemple, voici l’acte de mariage de mes ancêtres Jean François Lenoble et Marguerite Loreaux, qui se sont épousés en 1777, dans la Meuse :

Acte de mariage de mes ancêtres – Registres paroissiaux de 1777
Un acte de mariage contient les informations suivantes :
- la date et le lieu du mariage : le 1er avril 1777, à Thonnelle,
- la publication des bans du mariage : avant leur mariage, mes ancêtres ont fait publier 2 bans, et obtenu la dispense de publication du 3ème ban
- l’époux et ses parents : Jean François Lenoble était le fils (majeur) de Simon Lenoble dit l’aîné, manœuvre à Thonnelle, et de Françoise Guiot
- l’épouse et ses parents : Marguerite Loreaux était la fille (majeure) de Gille Loreaux, laboureur à Thonnelle et de Marie Vigniot
- les parents et témoins présents : les pères des deux époux, un oncle et un cousin de l’époux, le frère de l’épouse et un marguillier.
Parfois, l’acte de mariage indique également :
- l’âge des époux,
- le métier du marié,
- les empêchements au mariage : ici, le mariage n’a fait l’objet d’aucun empêchement civil ou canonique,
- les dispenses : ils ont obtenu une « dispense du temps », car leur mariage a eu lieu pendant l’octave de Pâques.
6 choses à savoir sur les actes de mariage
Dispenses de bans
Autrefois, il était obligatoire de publier 3 bans avant de se marier. Toutefois, il était possible d’obtenir des dispenses de ban, quand le mariage présentait un caractère urgent.
Si vos ancêtres ont obtenu une dispense, il est bon de regarder si une naissance n’a pas eu lieu quelques semaines (voire quelques jours) après les noces.
Empêchements au mariage
Sous l’Ancien Régime, il existait de nombreux empêchements au mariage liés à la consanguinité, à l’affinité, à l’honnêteté publique, et à la parenté spirituelle.
Toutefois, il restait possible d’obtenir des dispenses d’empêchements au mariage, si la parenté des époux n’était pas trop « proche ».
Pour en savoir plus, le mieux est de consulter mon article : Degrés de parenté et empêchements au mariage
Temps prohibés
Autrefois, il existait également des temps prohibés durant lesquels il était interdit de se marier. Là encore, il était possible d’obtenir des dispenses, en particulier pour les mariages urgents.
Pour en savoir plus, vous pouvez consulter mon article 5 périodes où nos ancêtres ne se mariaient pas
Dates de naissances et âges des mariés
Contrairement aux actes de mariage civils, les actes de mariage paroissiaux n’indiquent pas la date de naissance. On aura généralement l’âge, mais celui-ci sera souvent peu précis.
Donc, si vous lisez qu’un de vos ancêtres s’est marié à l’âge de 30 ans, il est tout à fait possible qu’il ait eu en réalité 27 ans, ou encore, 35 ans.
Registres anciens et informations manquantes
Sur les actes de mariages les plus anciens, il manque parfois certaines informations, notamment le nom des parents.
Cela arrive surtout pour les actes du 16ème et 17ème siècle, mais parfois aussi, pour ceux du début du 18ème siècle.
Par exemple, c’est le cas sur l’acte de mariage de mes ancêtres Charles Tafournel et Marie Brière en 1735 : « Ce jourd’hui 15 de février 1735 […] a été conjoint le mariage de Charles Tafournel et Marie Brière, en présence de leurs plus proches parents ».
Actes de remariage
Dans les actes de mariage, les parents de l’époux (ou de l’épouse) ne sont généralement pas cités s’il s’agit d’un remariage.
Ainsi, quand un homme veuf se remariait, il était simplement mentionné comme « Jean Martin, veuf d’Anne Dupont ».
Pour retrouver les noms de ses parents et remonter d’une génération, il faut donc rechercher son premier mariage.
Acte de sépulture
Enfin, les registres paroissiaux nous permettent de retrouver les actes de sépulture de nos ancêtres.
Par exemple, voici l’acte de sépulture de mon ancêtre François Landouzy, décédé en 1742 dans la Marne :

Acte de sépulture de mon ancêtre – Registres paroissiaux de 1742
Un acte de sépulture indique généralement :
- le nom du défunt,
- les dates de décès et d’inhumation : il est décédé le 9 février 1742 et a été inhumé le jour même (« les jour et an que dessus »),
- l’âge du défunt : il était âgé de 28 ans « ou environ » (c’était bien son âge),
- sa profession et son domicile : il était meunier dans le Moulin du Gret, dans la paroisse,
- les sacrements qu’il a reçus avant de mourir : il a reçu les sacrements d’Eucharistie et extrême onction,
- son lieu d’inhumation : il a été inhumé dans le cimetière de la paroisse « avec les cérémonies ordinaires »,
- les témoins : ici, il est indiqué que des parents et amis étaient présents mais ils ne sont pas nommés.
Les actes de sépulture peuvent également indiquer :
- le nom des parents du défunt, quand il s’agit d’un enfant,
- le nom du conjoint, mais ce n’est pas systématique,
- la cause du décès, en particulier quand il s’agit d’une mort accidentelle qui a empêché d’administrer les derniers sacrements.
Remarque : Les âges indiqués dans les actes de sépulture sont souvent très approximatifs, en particulier pour les personnes âgées. Un défunt dit « âgé de 80 ans et environ » peut très bien n’avoir que 65 ans.
Pour cette raison, il n’est pas toujours simple de savoir si le défunt d’un acte est bien la personne que l’on cherche ; en effet, il peut s’agir d’un homonyme.
C’est pourquoi il est bon de regarder qui sont les témoins de l’enterrement, car les noms d’un fils ou d’un gendre sont parfois mentionnés.
Histoire des registres paroissiaux
Création des registres paroissiaux
Initialement, les paroisses n’enregistraient pas les baptêmes, les mariages et les sépultures. Quand un curé baptisait un enfant, ou quand il mariait deux époux, il n’y avait donc aucune trace écrite.
A partir de 1539, plusieurs ordonnances vont imposer aux paroisses de tenir des registres d’état civil. On peut notamment citer :
- l’ordonnance de Villers-Cotterêts, en 1539, qui décrète que les curés doivent consigner les baptêmes,
- l’ordonnance de Blois, en 1576, qui stipule que les mariages et les décès doivent également être enregistrés,
- l’ordonnance de Saint Germain en Laye, en 1667, qui impose la tenue en double des registres : un registre dans l’église, et l’autre registre à la sénéchaussée (au tribunal).
C’est donc à partir de 1539 qu’il est possible de retrouver des registres paroissiaux. Cependant, dans la plupart des communes, ce n’est pas le cas.
En effet :
- dans un premier temps, beaucoup de curés ont refusé d’enregistrer les baptêmes, les mariages et les sépultures,
- de plus, les exemplaires uniques des registres d’avant 1667 ont souvent été détruits ou perdus.
Dans la plupart des communes, c’est donc surtout à partir de 1667 qu’il est possible de retrouver des registres paroissiaux.
Remarque : les registres paroissiaux sont bien des registres d’état civil, même s’ils étaient tenus par les paroisses. C’est par abus de langage qu’on les oppose aux registres d’état civil tenus par les communes.
Pour en savoir plus sur l’histoire des registres paroissiaux, consultez l’article : Création de l’état civil en France : 6 grandes dates
Registres de catholicité
En 1792, durant la Révolution, la tenue des registres d’état civil a été retirée aux curés et transférée aux communes.
A partir de cette date, ce sont donc les maires qui ont enregistré les naissances, les mariages et les décès.
Cependant, les curés des paroisses ont continué d’enregistrer les baptêmes, les mariages et les sépultures dans des registres paroissiaux qu’on appelle « registres de catholicité ».
Ces registres sont très utiles en généalogie, car ils peuvent permettre de :
- combler des lacunes de l’état civil,
- retrouver la cause d’un décès, ou encore, le lieu de sépulture,
- retrouver les témoins d’un mariage, ou les parrain et marraine d’un enfant,
- etc.
Pour savoir comment retrouver et utiliser les registres de catholicité, consultez l’article Registres de catholicité : 10 raisons de les utiliser en généalogie
Voilà qui conclut cet article sur comment consulter les registres paroissiaux.
Si vous débutez, j’espère que cela vous aidera dans vos recherches. Si vous êtes plus expérimenté, j’espère que vous aurez malgré tout découvert ou appris certaines choses. Bonnes recherches.
Elise
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