Une cousine américaine découverte grâce à l’ADN
Après avoir fait tester mon ADN chez FamilyTreeDNA, j’ai transféré mes résultats sur MyHeritage afin de retrouver d’autres correspondances ADN. En recherchant les personnes ayant des ancêtres français parmi mes correspondances, je suis tombée sur l’arbre d’une américaine, Joy, qui avait un arrière-grand-père né en France.
Tout ce qu’elle savait à son sujet, c’est qu’il s’appelait Albert Hauzalot et qu’il était né quelque part en France en 1852, mais rien de plus. Sa généalogie était donc bloquée à ce niveau.
Joy et moi partageons un segment d’ADN de 13 centimorgans. Ce n’est pas beaucoup, mais cela veut quand même dire que nous avons très probablement un ancêtre commun. Et même si cet ancêtre est peut-être trop lointain pour être retrouvé par les archives, nous avons sûrement des origines géographiques communes qui pourraient nous donner des pistes.
J’ai donc cherché à savoir si cette correspondance ADN pouvait amener une piste pour retrouver l’origine de son ancêtre.
Remarque Pour retrouver vos ancêtres grâce aux tests ADN, le mieux est de commencer par télécharger le guide Comment utiliser les tests ADN en généalogie.
Qui peut être Albert Hauzalot ?
J’ai recherché sur Geneanet et Filae les hommes nés en France autour de 1852 et portant un nom proche d’Albert Hauzalot (en particulier un nom avec des sonorités proches, sachant que l’orthographe du nom avait probablement été déformée dans les recensements américains).
Je suis assez rapidement tombée sur un dénommé Jules Albert Houzelot qui a attiré mon attention pour plusieurs raisons :
- Il était né à Liouville (Meuse) en 1852, or toute une branche de ma famille paternelle venait de villages très proches de Liouville.
- Jules Albert Houzelot semble « disparaître » de France après sa naissance. Je n’ai trouvé aucune autre trace de lui en dehors de sa naissance (pas de décès, pas de mariage, pas de fiche de matricule militaire, etc.). Il en est d’ailleurs de même pour son frère aîné François.
- Par ailleurs, le grand-père de Joy (et fils de l’ancêtre français recherché) s’appelait Julius. Il aurait donc tenu son prénom de son père.
- Enfin, sur certains documents, le nom de cette famille s’écrivait Houzlow, ce qui correspond bien phonétiquement au nom français Houzelot.
J’ai donc remonté un peu la généalogie de Jules Albert Houzelot pour voir s’il était possible que nous soyons apparentés. En recherchant ses ancêtres, j’ai découvert que sa grand-mère maternelle était née à Gironville-sous-les-Côtes, village d’où étaient originaires plusieurs de mes ancêtres.
Je me suis donc intéressée à cette branche, jusqu’à tomber sur un couple d’ancêtres communs : François Formel (1691-1731) et Anne Defoug (1696-1762) sont à la fois mes ancêtres à la 9ème génération, et les ancêtres à la 5ème génération de Jules Albert Houzelot.
Les éléments semblaient donc bien concorder pour dire que Albert Hauzalot et Jules Albert Houzelot étaient la même personne. Mais je voulais en être sûre.
Jules Albert Houzelot est-il parti aux Etats-Unis ?
Aux Archives Départementales de la Meuse, j’ai donc fait une recherche dans les enregistrements de demandes de passeport au 19ème siècle, pour voir si j’y trouvais la trace du départ de Jules Albert Houzelot pour les Etats-Unis.
En bas d’une des pages du registre, ce n’est finalement pas Jules Albert, mais son père, Pierre Houzelot, que j’ai retrouvé.
Il avait fait une demande de passeport en mars 1856 pour aller travailler aux Etats-Unis. La mention « y restera » montre qu’il avait bien l’intention de s’y établir. Toutefois, cette demande de passeport ne donnait pas d’indication sur les autres membres de sa famille (sa femme et ses deux fils).
C’est quelques pages plus loin que j’ai retrouvé leur trace : Marguerite Guillot (épouse Houzelot) a fait une demande de passeport un an après son mari en mars 1857. L’enregistrement indique qu’elle comptait rejoindre son mari à Indianapolis et qu’elle partait avec ses deux fils.
A ce stade, il n’y a plus de doute possible : l’arrière-grand-père de Joy est donc bien Jules Albert Houzelot. Cela nous permet également de découvrir les circonstances de l’arrivée de sa famille aux Etats-Unis, et de savoir qu’ils ont d’abord vécu à Indianapolis.
Joy et moi sommes donc bien cousines à la fois génétiquement et sur le papier. Et nous savons donc désormais un peu mieux d’où vient ce petit segment d’ADN commun : pour elle, de son arrière-grand-père français, et pour moi, de mon arrière-arrière-grand-mère meusienne.
Remarque : pour le moment, il n’est pas possible de remonter l’origine de notre ADN commun plus loin car je n’ai pas remonté toute la généalogie meusienne de cette cousine. Il est donc possible que ce segment nous ait été transmis par le couple Formel-Defoug, mais il pourrait également provenir d’autres ancêtres communs que nous n’avons pas encore retrouvés.
Ainsi, ce petit segment d’ADN, couplé à des recherches généalogiques, a permis de retrouver l’identité de cet arrière-grand-père français. Cela aurait bien sûr été possible sans l’ADN, mais les recherches auraient été nettement plus longues.
Remarque Pour retrouver vos ancêtres grâce aux tests ADN, le mieux est de commencer par télécharger le guide Comment utiliser les tests ADN en généalogie.
Elise