Retrouver une ancêtre domestique qui disparait

Dans ma généalogie, il y avait un mystère.

Sur ma lignée patronymique, sur 3 générations de suite, mes ancêtres avaient une ou plusieurs sœurs qui disparaissaient à l’âge adulte :

  • elles ne s’étaient pas mariées dans le village, ou dans les environs,
  • elles n’y étaient pas décédées non plus,
  • il n’y avait aucune trace d’elles dans les recensements,
  • etc.

Celles-ci étaient toutes les quatre nées dans la Meuse :

  • Marie Françoise Lenoble, née le 13 mars 1792.
  • Françoise Lenoble, née le 7 mai 1829.
  • Thérèse Lenoble, née le 3 août 1840 et sœur de Françoise Lenoble.
  • Marie Adèle Lenoble, née le 4 avril 1863.

Ayant épuisé les pistes de recherche usuelles, j’avais laissé ce mystère de côté.

Puis, un jour, un peu par hasard, j’ai découvert que l’une d’entre elles s’était installée à plus de 250 km de son village.

En effet, lors de la déclaration de succession du père de Françoise Lenoble, en 1864, il est indiqué que celle-ci vit à Paris.

J’ai donc entrepris des recherches sur Françoise à Paris. C’est ainsi que j’ai retrouvé :

  • son mariage, le 17 mars 1868, à Paris 10e,
  • la naissance de ses trois enfants entre 1869 et 1872 (tous les trois morts en bas âge),
  • son décès, le 2 juin 1917, à Paris 18e.

Françoise Lenoble vivait donc bien à Paris, et elle y a même passé vraisemblablement le reste de sa vie.

Après cela, j’ai supposé que certaines des autres sœurs disparues, avaient pu, elles aussi, s’installer à Paris.

Je les ai donc recherchées et c’est ainsi que j’ai découvert :

  • le décès de Marie Françoise Lenoble, le 21 octobre 1867 à Paris 17e (Par la suite, j’ai retrouvé son acte de mariage en 1819 dans l’Aisne),
  • le mariage de Marie Adèle Lenoble, avec Constant Félix Louis, le 7 mars 1896 à Paris 11e,
  • le décès de Marie Adèle Lenoble, le 30 mars 1931, à Paris 11e,
  • le décès de Thérèse Lenoble, célibataire, le 5 juin 1923 à Bagnolet (aujourd’hui en Seine-Saint-Denis).

La question qui se pose, bien sûr, c’est : comment ces quatre sœurs de mes ancêtres se sont-elles retrouvées à Paris ?

La réponse, c’est qu’elles s’y sont vraisemblablement rendues pour y travailler comme domestique. En effet :

  • l’acte de mariage de Marie-Adèle nous indique qu’elle était domestique,
  • de même, celui de Françoise indique qu’elle était cuisinière,
  • pour Marie-Françoise, aucun profession n’est indiquée, mais son mari était lui aussi domestique.

Pour Thérèse Lenoble, je n’ai pas pu retrouver sa profession sur son acte de mariage, car celle-ci ne s’est jamais mariée.

Bien sûr, de nos jours, nous sommes surpris de découvrir des jeunes femmes qui sont parties si loin de chez elles pour travailler.

En effet, cela va à l’encontre du cliché de la jeune fille ne quittant le foyer parental qu’au moment du mariage.

Mais, au 19ème siècle, cela était fréquent.

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Beaucoup de jeunes femmes issues des familles rurales pauvres partaient du domicile parental afin de se constituer une dot.

Elles allaient dans les grandes villes pour travailler, soit en tant que domestique, soit dans les industries manufacturières naissantes (en particulier, dans le textile).

Pour cela, il existait d’ailleurs de nombreuses « agences de placement ».

Parfois également, ces jeunes femmes se rendaient dans les grandes villes où leur famille avait un contact.

Par exemple, dans les cas des sœurs de mes ancêtres, la première sœur a sans doute « ouvert la voie » en allant travailler à Paris. Ensuite, aux générations suivantes, les nièces ont suivi son exemple.

D’ailleurs, il devait y avoir des liens entre les tantes et les nièces, car le mari de Marie Adèle était témoin au décès de Thérèse (la tante d’Adèle), alors que Thérèse vivait à Bagnolet et lui à Paris.

Bien sûr, à l’époque, toutes les jeunes filles ne partaient pas travailler à plusieurs centaines de kilomètres de chez elles. Généralement, elles se rendaient plutôt dans la grande ville ou le grand bourg des environs.

De plus, la plupart ne travaillait pas très longtemps comme domestique : le plus souvent, elles retournaient après quelques années dans leur village natal et s’y mariaient.

Si certaines femmes de votre généalogie ont disparu à l’âge adulte, alors il est possible qu’elles aient quitté leur village (et ses environs) afin de travailler.

Pour retrouver leur trace, il faudra consulter les recensements des grandes villes environnantes de leur village.

Si vous ne les y trouvez pas, alors vous pourrez étendre les recherches à des grandes métropoles plus lointaines, comme Paris, Marseille, Lyon, Toulouse, Nantes, etc.

Par ailleurs, vous pouvez également rechercher si certaines de vos ancêtres ont travaillé comme domestique, pendant juste quelques années, avant de revenir se marier dans leur village.

Par exemple, grâce au recensement de 1872, j’ai découvert que mon ancêtre Marie Germanie Blanchard était domestique à Châlons, dans la Marne, à ses 16 ans.

Elle travaillait alors chez une femme veuve qui avait 2 enfants. Deux ans plus tard, en 1874, Marie Germanie est revenue dans son village natal et s’y est mariée.

Et vous, avez-vous parmi vos ancêtres des femmes qui ont disparu ? Avez-vous déjà recherché si certaines d’entre elles avaient été domestiques avant leur mariage ?

Elise

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