Retrouver nos ancêtres civils pendant la Première Guerre Mondiale
Dans cet article, nous allons parler de retrouver nos ancêtres civils durant la guerre de 14 18.
Les civils durant la guerre de 14 18
Même loin du front, la vie des civils a été profondément marquée par la Première Guerre Mondiale :
- certains ont dû fuir leur village,
- d’autres ont supporté l’occupation,
- certains civils ont connu les bombardements
De plus, la grande majorité des personnes qui ont vécu la Grande Guerre ont vu leur quotidien changer du tout au tout.
Jusqu’ici, j’ai effectué beaucoup de recherches sur les anciens combattants de 14 18 : notamment, j’ai pu retracer le parcours militaire de mes arrière-grands-pères au front.
Depuis peu, je souhaite retracer également le parcours de mes arrières-grands-mères et de mes arrières-arrières-grands-parents. En effet, ceux-ci vivaient dans des zones qui ont été durement touchées par les combats : la Lorraine, la Champagne et la Picardie.
Voici les principales sources de renseignement que j’ai trouvées pour les différentes situations dans lesquelles nos ancêtres ont pu se retrouver.
Les populations évacuées durant la guerre de 14 18
La presse d’époque est une ressource très utile pour découvrir retrouver la trace d’ancêtres réfugiés.
Certains journaux ont même été créés spécialement à l’époque à destination des réfugiés de certaines régions, notamment : le Bulletin Meusien et le Bulletin des Réfugiés du département du Nord, tous deux consultables sur Gallica.
Leur but était de centraliser les adresses des français réfugiés (ou évacués) et de les aider à retrouver leur famille.
On peut donc retrouver dans ces journaux des listes d’adresses de réfugiés et de rapatriés, ainsi que des avis de recherche de personnes restées dans les zones de conflit, qui permettent d’avoir une idée de l’endroit où se trouvaient nos ancêtres.
Pour savoir si nos ancêtres ont quitté leur région pendant la guerre, il est également bon d’interroger les membres de notre famille.
En effet, bien que la majorité des témoins directs de cette époque soient aujourd’hui disparus, les histoires d’exode ont pu être transmises au fil des générations.
Il ne faut donc pas hésiter à poser des questions autour de soi : le moindre souvenir peut fournir une piste de recherche pour savoir où nos ancêtres ont vécu cette période.
Il est également de chercher des informations dans les cartes postales, qui étaient très courantes durant la guerre de 14-18. Par exemple, j’ai pu reconstituer une partie du parcours de l’une de mes arrières-grands-mères entre sa Meuse natale, Clermont-Ferrand et Paris, au fil des cartes postales qu’elle a reçues.
La vie dans les régions occupées
Pour nos ancêtres qui ont choisi de rester dans les régions occupées, les journaux d’époques peuvent également être une source d’informations très intéressante.
En effet, la presse locale fournit beaucoup d’informations sur les bombardements et sur la vie dans les villages qui ont subi l’occupation. On y apprend également comment étaient les conditions de vie dans les régions de nos ancêtres (qu’elles soient occupées ou non) : hausse du prix de la nourriture, etc.
A noter que dans les éditions du Bulletin Meusien datant de la fin de la Guerre (décembre 1918), on trouve une série d’articles nommés « Après le départ des boches – Ce que sont devenus nos villages libérés ». Ces articles dressent un état des lieux, parfois très détaillé, des destructions subies par un grand nombre de villages meusiens.
Les Archives Départementales conservent également des documents qui peuvent être intéressants pour connaître les dommages subis par une commune pendant la Guerre.
Ces documents peuvent généralement être consultés dans la série R des archives, dans les sous-séries « Occupations par les armées ennemies » et « Dommages de guerre ».
Il est également possible de retrouver des archives concernant les victimes de bombardements au Bureau des Archives des Victimes des Conflits Contemporains à Caen.
Les travailleurs temporaires de la Première Guerre mondiale
Pendant la Première Guerre Mondiale, les activités de beaucoup de personnes ont changé, en particulier pour les femmes. En effet, il fallait remplacer les hommes partis au front, mais la guerre générait également une nouvelle demande de travailleurs dans les industries de l’armement.
Les fonds du Centre des Archives de l’Armement et du Personnel de Châtellerault permettent de savoir si nos ancêtres ont été embauchés comme travailleurs temporaires dans les usines françaises en charge de l’industrie de l’armement (poudreries, usines d’artillerie, constructions navales, etc).
Ce centre dispose d’une base de données nominative (consultable sur place) dans laquelle on peut retrouver les dossiers de 240 000 personnes nées entre 1849 et 1904 et susceptibles d’avoir travaillé pour l’armement pendant la Première Guerre Mondiale.
En effet, dès le début du XXème siècle, un dossier individuel a été constitué pour chaque personne ayant travaillé dans l’armement. Pour les travailleurs temporaires, il faut s’attendre à ce que ce dossier soit très succinct, mais il permettra néanmoins de savoir où une personne a travaillé et à quel moment.
Pour nos ancêtres réfugiés, les journaux peuvent encore constituer une source d’information intéressante. En effet, loin de chez eux les réfugiés devaient trouver un moyen de gagner leur vie. Il peut donc être intéressant de consulter les rubriques « Offres d’emplois » des journaux. Celles-ci permettront dans un premier temps de se faire une idée des types d’emplois auxquels les réfugiés pouvaient aspirer.
Dans certains cas, les rubriques « Offres d’emplois » des journaux comportent également des demandes d’emploi qui sont parfois nominatives. Cela constitue une petite chance supplémentaire d’en savoir plus sur la vie de nos ancêtres pendant cette période !
Voici les ressources principales que j’ai trouvées pour retracer le parcours de nos ancêtres civils pendant la Première Guerre Mondiale. J’espère qu’elles vous seront utiles pour vos recherches.
Elise