Rechercher un détenu dans les registres d’écrou
Dans cet article, nous allons voir comment retrouver et utiliser les registres d’écrou pour rechercher un détenu.
Remarque : pour retrouver un ancêtre condamné au bagne, le mieux est de consulter l’article : Comment retrouver un ancien bagnard.
Table des matières
Registres d’écrou
Un registre d’écrou, c’est quoi ?
Un registre d’écrou sert à enregistrer, de façon chronologique, les entrées des prisonniers au sein d’un établissement pénitentiaire.
Il existe principalement 4 types de registres d’écrou, selon le lieu d’incarcération et la catégorie de détenus :
- les registres d’écrou des maisons d’arrêt, pour les prévenus en attente d’un jugement devant le tribunal de première instance,
- les registres d’écrou des maisons de justice, pour les accusés en attente d’un jugement devant un tribunal criminel,
- les registres d’écrou des maisons de correction, pour les condamnés à des peines de courte durée,
- les registres d’écrou des maisons centrales, pour les condamnés à des peines de longue durée,
Il existait également d’autres registres, notamment pour :
- les passagers, c’est-à-dire pour les détenus en attente de transfert vers une autre prison,
- les détenus de simple police, c’est à dire les détenus de la justice de paix,
- les militaires,
- les marins,
- etc.
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Que contiennent les registres d’écrou ?
Les registres d’écrou contiennent 3 grands types d’informations sur nos ancêtres et nos collatéraux prisonniers.
Identification et description du détenu
Tout d’abord, on y retrouve des informations qui permettent d’identifier le détenu
- son état civil filiatif (nom, prénom, date et lieu de naissance, nom des parents, etc.)
- sa profession et son domicile avant incarcération
- son signalement, c’est-à-dire sa description physique complète, incluant ses marques particulières (cicatrices, tatouages, etc.)
- une copie de ses empreintes digitales (dans les registres les plus récents seulement)
Dans certains registres, on trouve aussi un inventaire des vêtements (et des objets de valeur) que le détenu portait à son arrivée dans la prison.
Arrestation, jugement et incarcération
Les registres d’écrou contiennent également des informations sur l’incarcération :
- le motif de son arrestation ou de sa condamnation,
- une copie de l’acte d’écrou,
- la date et le lieu du jugement par lequel il a été condamné,
- la raison de son incarcération,
- la durée de sa peine,
- ses dates d’entrée et de sortie de la prison.
Les registres d’écrou mentionnent aussi d’où est venu le détenu, et où il est allé après sa sortie de prison, en particulier s’il a été transféré vers une autre prison.
On peut ainsi retracer tout le parcours d’un ancêtre au cours de son incarcération.
Tables alphabétiques des registres d’écrou
Les registres d’écrou se terminent généralement par une table alphabétique, qui permet d’y retrouver plus facilement la trace d’un détenu.
Parfois, il existe également des répertoires distincts pour retrouver la liste des détenus d’une prison. Ils sont alors organisés par période et par catégorie d’admission.
Comment retrouver les registres d’écrou
Archives départementales
Les registres d’écrou peuvent être consultés aux archives départementales. Ils y sont conservés dans la série Y , qui est la série des archives des établissements pénitentiaires.
Les registres d’écrou se retrouvent principalement à partir de 1790, qui est l‘année à partir de laquelle chaque prison a dû tenir ses propres registres d’écrou.
Registres d’écrous en ligne
Pour certains départements, il est possible de retrouver des registres d’écrous en ligne.
C’est le cas notamment des départements des Hautes-Alpes, de l’Aube, des Bouches-du-Rhône, de la Charente, des Côtes d’Armor, de la Creuse, de l’Indre-et-Loire, des Landes, de la Seine-Maritime, de la Seine-et-Marne, du Val-de-Marne, du Var, de la Vendée, de la Vienne, de la Haute-Vienne, des Yvelines, et de l’Yonne.
Délais de communicabilité
En matière de délai de communicabilité :
- Tous les registres de plus de 50 ans peuvent être consultés librement aux archives départementales, en salle de lecture.
- Seuls les registres qui ont plus de 100 ans ont le droit d’être mis en ligne sur les sites des archives.
Exemple de recherche dans les registres d’écrou
Pour retrouver la trace d’un ancêtre dans les registres d’écrou, il faut généralement connaître approximativement sa date et son lieu de condamnation.
Par exemple, en faisant des recherches dans la presse ancienne, j’ai découvert que le frère de l’une de mes ancêtres avait été condamné. Il s’appelait Jean-Baptiste Errard.
L’article de presse nous apprend que Jean Baptiste Errard a été arrêté le 25 mai 1882 à Arcis-sur-Aube, après avoir outragé un gendarme, et qu’il a été condamné à six jours de prison, le 26 mai 1882.
J’ai donc mené des recherches dans les registres d’écrou de la Maison d’arrêt d’Arcis-sur-Aube, qui sont disponibles en ligne.
Le registre de la maison d’arrêt permet de confirmer l’identité de Jean-Baptiste et il nous apprend que :
- Jean Baptiste Errard était alors journalier, sans domicile fixe.
- Il avait déjà été condamné à 3 reprises (dont une fois à 15 jours de prison).
- Il mesurait 1 m 68 et il avait une barbe blanche, des cheveux gris, un teint coloré et des yeux bleus, ainsi qu’une cicatrice sur le front.
- Il savait lire et écrire et était de religion catholique
- A son arrivée à la prison, il portait une casquette de soie noire, une blouse de toile bleue, un gilet de drap noir, une cravate de laine à carreaux noirs et violets, un pantalon de coutil gris et des souliers
- il a été condamné pour outrage et ivresse.
Enfin, le registre de la maison d’arrêt nous apprend qu’il a ensuite été transféré à la maison de correction, où il a purgé sa peine.
Et vous, avez-vous des ancêtres ou des collatéraux qui ont été emprisonnés ? Avez-vous déjà effectué des recherches à leur sujet ?
Elise
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