Comment retrouver un ancêtre durant la Révolution
En généalogie, retrouver un ancêtre durant la Révolution française est parfois compliqué.
En effet, cette période qui s’étend de 1792 à 1806 présente plusieurs particularités :
- le calendrier révolutionnaire
- des changements de noms de communes, de quartiers et de rues
- des règles particulières sur le mariage, ainsi que l’autorisation du divorce
Dans cet article, nous allons voir comment bien mener nos recherches généalogiques durant la période révolutionnaire, en tenant compte de ces particularités.
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Le calendrier révolutionnaire
Le calendrier révolutionnaire, également appelé calendrier républicain, a été créé en octobre 1793.
Il a été conçu pour démarrer le 22 septembre 1792, qui est le jour où la République Française a été établie.
De ce fait, la première année du calendrier révolutionnaire commence le 22 septembre 1792, la deuxième année commence en Septembre 1793, et ainsi de suite.
Les mois du calendrier révolutionnaire
Dans le calendrier révolutionnaire, l’année était divisée en 12 mois, dont les noms étaient basés sur les saisons :
- pour l’automne, 3 mois finissant en –aire : Vendémiaire, Brumaire et Frimaire.
- pour l’hiver, 3 mois finissant en –ôse : Nivôse, Pluviôse et Ventôse.
- pour le printemps, 3 mois finissant en –al : Germinal, Floréal et Prairial.
- pour l’été, 3 mois finissant en –dor : Messidor, Thermidor et Fructidor.
Tous les mois du calendrier révolutionnaire étaient composés d’exactement 30 jours. Bien sûr, cela n’était pas suffisant pour constituer une année entière. C’est pourquoi, pour finir l’année, il y avait 5 jours supplémentaires (ou 6 jours durant les années bissextiles) appelés les « jours complémentaires » ou encore les « sans-culottides ».
Le calendrier révolutionnaire fut aboli par Napoléon en 1805. Le calendrier revint donc à la normale le 1er janvier 1806.
Comment convertir une date révolutionnaire en date actuelle
Sur les actes officiels, les dates révolutionnaires étaient généralement écrites en toutes lettres, comme dans l’exemple suivant : « du dixième jour du mois de thermidor l’an neuf de la République française ».
Quand les dates révolutionnaires sont écrites en nombres, les chiffres romains sont utilisés pour l’année. Par exemple, la date ci-dessous devrait être écrite « 10 thermidor an IX ».
Pour pouvoir lire facilement les dates du calendrier révolutionnaire, vous pouvez utiliser cet outil pour convertir une date révolutionnaire en date actuelle. Vous devriez par exemple trouver que la date révolutionnaire du « 10 thermidor an IX » correspond au 29 Juillet 1801.
L’opération inverse est également faisable grâce à cet outil pour convertir une date actuelle en date révolutionnaire.
Les changements de noms de lieux sous la Révolution
Les changements de noms de communes
Durant la période révolutionnaire, beaucoup de communes ont changé de nom. Le but était d’effacer du nom des communes tous les signes de royauté, de noblesse ou de religion. Les nouveaux noms étaient habituellement basés sur la géographie ou sur des principes républicains.
Par exemple, la commune de Bar-le-Duc (dans la Meuse) a été renommée Bar-sur-Ornain. Le titre de noblesse « Duc » a été remplacé par « Ornain », qui est le nom de la rivière locale.
Certaines villes avec le mot « Saint » ont également changé de nom. Par exemple, à cette époque, la ville de Saint-Nazaire s’est appelée « Port-Nazaire ».
Ces changements de noms ne posent pas de problème pour retrouver des actes, car les actes de cette période sont habituellement classifiés sous le nom actuel de la commune. Par contre, il peut être difficile d’identifier une commune quand cette commune est mentionnée dans un acte datant de la période révolutionnaire.
Par exemple, dans l’acte de mariage ci-dessous, il est dit que le marié vient de Vitry-sur-Marne, qui est le nom révolutionnaire de la commune de Vitry-le-François, située dans le département de la Marne.
Dans tous les cas, ces changements de nom ont été seulement temporaires, et la plupart des communes ont repris leur ancien nom en 1814.
Vous retrouverez sur cette page la liste de tous les communes dont le nom a été modifié.
Les changements de noms de quartiers et de rues
Dans certaines grandes villes, les noms des quartiers ont également été modifiés durant cette période.
Par exemple, à Reims, les quartiers ont reçu de nouveaux noms en lien avec la Révolution, comme par exemple : « Section de la Fraternité », « Section des Droits de l’Homme » , etc.
Les noms de certaines rues ont aussi été modifiés. Par exemple, dans l’acte de mariage ci-dessous, le marié habite « rue du Bonnet de la Liberté, section des Droits de l’Homme ».
Le mariage et le divorce durant la période révolutionnaire
Durant la période révolutionnaire, il y a eu aussi deux autres changements qui peuvent avoir un impact sur les recherches généalogiques.
Entre le 22 septembre 1798 et le 26 juillet 1800, les mariages devaient être impérativement célébrés dans le chef-lieu du canton. Il n’était donc pas possible de se marier dans le village du marié ou de la mariée. Par conséquent, si vous ne trouvez pas la trace du mariage de vos ancêtres dans le village où ils vivaient, il faudra consulter les registres du chef-lieu de canton.
Enfin, les divorces ont été autorisés entre le 20 septembre 1792 et le 8 mai 1816, et on les retrouve en général dans les mêmes registres que les mariages. Après cela, les divorces ne furent réautorisés qu’en 1884.
Et vous, avez-vous déjà rencontré d’autres particularités de la période révolutionnaire durant vos recherches ?
Elise Lenoble