Les prénoms d’usage de nos ancêtres au 19ème siècle
Au 19ème siècle, le prénom d’usage n’était souvent pas le premier de l’acte de naissance, mais le dernier.
Par exemple, le président de la République Gaston DOUMERGUE s’appelait en réalité Pierre Paul Henri Gaston DOUMERGUE.
De même, le nom complet du président René COTY était Jules Gustave René COTY.
Et c’est également le cas pour la plupart des présidents de la République nés au 19ème siècle :
- Jules Vincent AURIOL
- Clément Armand FALLIERES
- François Félix FAURE
- Marie François Sadi CARNOT
- François Judith Paul GREVY
- Marie Louis Joseph Adolphe THIERS
Bien sûr, cet usage se retrouve également pour la plupart de nos ancêtres nés au 19ème siècle :
- mon arrière-grand-père Charles Henri LENOBLE se faisait appeler Henri LENOBLE,
- son frère Eloi Jean Baptiste LENOBLE se faisait appeler Baptiste LENOBLE,
- etc.
Par conséquent, quand nous désignons nos ancêtres du 19ème siècle en utilisant leur premier prénom, nous n’utilisons souvent pas le « bon » prénom.
Alors bien sûr, pour des recherches généalogiques dans l’état civil, connaître le prénom d’usage d’un ancêtre ne change souvent pas grand-chose. En effet, les actes d’état civil reprennent presque toujours la totalité des prénoms.
Par contre, dès que l’on sort de l’état civil, connaître cette information peut être très utile.
C’est notamment le cas pour les actes notariés et les archives du cadastre, où il est fréquent qu’un ancêtre soit désigné par son seul prénom d’usage.
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Par exemple, mon ancêtre Nicolas Stanislas GELOT (né en 1831) a acquis plusieurs terrains au cours de sa vie.
Sur les actes notariés d’achat, il est désigné sous le nom de Stanislas GELOT, et c’est aussi sous ce nom qu’on le retrouve dans les archives du cadastre.
De ce fait, on ne peut pas le retrouver si on le recherche avec son premier prénom : Nicolas GELOT.
Il en est de même lorsque l’on cherche nos ancêtres dans des archives non officielles, comme les journaux anciens.
Par exemple, mon arrière-grand-père Charles Henri LENOBLE a reçu la médaille d’honneur du travail (en 1930). Grâce à Gallica, j’ai pu retrouver la mention de cette médaille dans un entrefilet du journal local :
« Médaille d’honneur – Nous relevons avec plaisir l’attribution à M. Henri LENOBLE de la médaille d’honneur du Travail.
Cette distinction est la juste récompense de trente-sept années de services au cours desquelles M. Lenoble n’a fait que prouver son amour du travail et sa grande probité.
Ajoutons que M. Lenoble est secrétaire de mairie à Thonne-les-Près depuis plus de vingt-cinq ans. Nous lui adressons nos bien sincères félicitations. »
Le journal mentionne donc mon arrière-grand-père sous le nom de Henri LENOBLE. Et je n’aurais pas pu le retrouver si je l’avais cherché sous le nom de Charles LENOBLE.
Il en est également de même avec les papiers de famille, et plus particulièrement, les lettres et les correspondances.
Par exemple, dans des cartes postales de famille, mon arrière-grand-mère mentionnait souvent une personne nommée Martial MEA.
Je pensais qu’il s’agissait d’un cousin plus ou moins éloigné, et puis, je me suis rappelée que son frère ne s’appelait pas juste Victor MEA, mais Victor Martial MEA.
Le Martial dont ma grand-mère parlait tant était donc son frère.
Enfin, même dans des archives officielles bien tenues, comme les actes d’état civil, il arrive que nos ancêtres ne soient pas désignés par leur nom complet. C’est notamment le cas pour les témoins des actes de mariage.
Au final, il faut toujours garder en tête que, au 19ème siècle, nos ancêtres se faisaient souvent appeler par leur dernier prénom.
Pour savoir quel prénom un ancêtre utilisait au quotidien, le mieux est d’utiliser les recensements.
En effet, durant les opérations de recensement, nos ancêtres ne déclaraient que leur seul prénom d’usage aux recenseurs.
Les recensements sont consultables aux Archives Départementales. De plus, comme la plupart d’entre eux ont été numérisés, on peut aussi les retrouver en ligne, directement sur les sites internet des Archives Départementales.
Pour en savoir plus sur les recensements, vous pouvez consulter cet article très complet sur l’histoire des recensements, que j’ai publié plus tôt au cours de cette année.
A bientôt,
Elise