Inventaires après décès : comment les retrouver

Dans cet article, nous allons parler des inventaires après décès, de comment les retrouver, et des découvertes qu’ils permettent de faire en généalogie.

Les inventaires après décès

Un inventaire après décès, c’est quoi ?

Un inventaire après décès est un acte notarié dont le but était d’évaluer précisément la valeur des biens d’une personne décédée, afin d’assurer une répartition équitable de sa succession.

Pour cela, la liste précise de tous les biens de la personne était établie, et la valeur de chaque objet était estimée.

Dans quel cas était établi un inventaire après décès ?

Les inventaires après décès n’étaient pas systématiquement réalisés, mais dans la pratique, on en retrouve très fréquemment, et cela pour plusieurs raisons.

Tout d’abord, ils étaient obligatoires dans certaines situations. C’est le cas notamment lorsqu’un père mourait en laissant un enfant mineur.

De plus, ils avaient souvent lieu dès lors qu’il y avait un grand nombre d’héritiers, ce qui était fréquent dans les familles nombreuses de l’époque.

Sous l’Ancien Régime, ces inventaires étaient généralement réalisés par l’officier de justice local. Puis, à partir du 19e siècle, ce sont les notaires qui ont été en charge de dresser les inventaires après décès.

C’est pourquoi on peut retrouver les inventaires après décès dans les archives notariales.

Comment les inventaires après décès étaient établis

Concrètement, quand un de nos ancêtres décédait, les choses se passaient ainsi.

Dès l’annonce du décès, un membre de la famille faisait venir le juge de paix afin qu’il prenne les clés et appose des scellés sur les portes des armoires, sur les coffres et sur les portes de la maison.

A ce moment-là, il dressait souvent un premier inventaire rapide des biens, afin de s’assurer qu’aucun objet n’était soustrait à la succession.

Puis, quelques jours plus tard, le notaire venait pour procéder à l’inventaire détaillé. Il était généralement accompagné d’une personne qui était en charge d’estimer la valeur des biens. Les héritiers du défunt, ou leurs représentants, étaient alors également présents.

L’inventaire des biens commençait généralement dans la pièce à vivre principale. Puis le groupe se déplaçait dans chaque pièce de la maison pour établir la liste précise de tous les meubles et objets y figurant.

Au fur et à mesure, le notaire rédigeait l’inventaire : il indiquait dans quelle pièce il se trouvait, en précisant généralement sa disposition par rapport au reste de la maison, puis il énumérait tous les meubles et tous les objets présents : y compris la vaisselle, les vêtements, les chiffons, la nourriture, … , absolument tout.

Une fois que chaque pièce avait été visitée, il établissait également l’inventaire des papiers importants possédés par le défunt, en en donnant un résumé.

De ce fait, les inventaires après décès contiennent la liste de tous les biens d’un ancêtre : tout le mobilier de maison et jusqu’aux objets les plus communs.

Comment retrouver l’inventaire après décès d’un ancêtre

Pour retrouver un inventaire après décès, il faut se rendre aux archives départementales et consulter les archives notariales, classées en série E.

Cependant, rechercher un inventaire après décès n’est pas  simple. En effet, pour le retrouver, il faut savoir à quelle date il a été établi, et savoir quel notaire l’a rédigé.

Pour retrouver un inventaire rapidement, il faut donc utiliser d’autres archives : les archives de l’enregistrement des actes.

Pour en savoir plus, consultez cet article : comment retrouver un acte notarié grâce aux archives de l’enregistrement

Il faut aussi savoir que certaines archives départementales ont numérisé et mis en ligne des liasses d’actes notariés. Cependant, cela reste encore rare : il faudra donc presque toujours se rendre sur place, aux archives départementales.

Que peut-on découvrir dans un inventaire après décès

Voici l’inventaire après décès de mon ancêtre Jean Pierre Delatte, décédé en 1838.

Comme presque tous les inventaires, celui-ci débute dans la cuisine, autour de la cheminée. On apprend qu’il s’y trouve :

« Une crémaillère en fer battu, un soufflet à canon, trois pelles à feu, deux tire-braises, une paire de pincettes, un trépied, une main de fer, deux chenets en fer battu, deux autres chenets en fonte, une cuiller à pot en fer, une écumoire en fer blanc, un porte-allumettes en fer blanc ».

Le tout pour une valeur de 20 francs et 40 centimes.

Puis, l’inventaire continue avec une première étagère, sur laquelle on retrouve :

« deux poêles à frire, une lampe pendante en fer, un gril, un moulin à café, une lanterne en fer blanc garnie de verre, un entonnoir, une petite boite, une marmite, une cafetière, deux gobelets, un arrosoir de chambre avec un couloir, cinq chiffons ».

Le tout pour une valeur de 14 francs.

L’inventaire donne ensuite la description d’un ensemble de pots et de chaudrons d’une valeur de 19 francs 50 centimes.

Puis, l’inventaire dresse la liste des plats et des ustensiles posés sur « un garde-manger à deux volets en bois de chêne avec une garniture en fer ».

Et là, dans le bas du garde-manger,  on retrouve  « dix kilogrammes de lard, huit kilogrammes de jambon et deux kilogrammes de saucisses ». Le tout d’une valeur de 20 francs.

L’inventaire continue ensuite dans « le poêle », c’est-à-dire la salle où se trouve le poêle, donc la chambre. On y retrouve sur « un lit composé d’une couche en bois de chêne » :

« une paillasse en toile, un matelas garni de bourre dont la taie est en droguet, un plumon de dessous dont la taie est en coutil rayé bleu et blanc, deux draps en toile d’étoupe, une couverture de coton très supportée, un traversin, un oreiller garni de plumes, un couvre-pieds aussi garni de plumes »

L’inventaire indique également la présence d’un « petit berceau fort vieux en bois de chêne ».

Puis vient la description d’une « grande armoire en bois de chêne à deux volets et deux tiroirs, avec garnitures en cuivre », qui contient 145 francs en vêtements et en draps :

« un gilet de drap brun, un pantalon de drap gris foncé, un pantalon de cotonnade bleue, un chapeau en osier, deux paires de caleçons, quatre paires de draps, quatre nappes, six essuie-mains, etc. »  (l’armoire contient beaucoup de choses, je n’ai pas tout listé).

Vient ensuite la description du grenier, avec des sacs, des torchons, des planches, etc.

Enfin, l’inventaire se termine à la cave, qui contient « 180 litres de pommes de terre et un petit tas de carottes », le tout d’une valeur de 19 francs.

Comme vous pouvez le voir, la description de l’intérieur de la maison est extrêmement précise. Chaque objet présent est listé sans exception, même lorsqu’il ne s’agit que d’un chiffon.

Et bien sûr, je ne vous ai pas listé tous les objets présents car c’était vraiment long : l’inventaire complet fait 7 pages.

C’est pour cette raison que les inventaires après décès sont des archives très utiles pour nous, généalogistes. Ils nous permettent de découvrir à quoi ressemblait la vie de nos ancêtres par le biais de leur maison et de leurs objets quotidiens.

C’est un peu comme si nous pouvions rentrer dans la maison d’un ancêtre, au lendemain de son décès, et que nous pouvions visiter les lieux.

Voilà qui conclut cet article sur les inventaires après décès. Je vous souhaite de faire de belles découvertes dans les inventaires après décès de vos ancêtres !

Elise


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