Excursion généalogique : Bisseuil et ses vergers (Marne)
Cette fois ci, ce n’est pas à vélo, mais à pied (et en voiture) que je me suis rendue à Bisseuil sur les traces de mes ancêtres.
Le village de Bisseuil est le berceau de la famille Méa dont je descends par mon arrière-grand-mère Marthe Méa. Mon dernier ancêtre direct à être né dans ce village est Jean-François Méa, né en 1740. Trois de ses grands-parents s’appelaient également Méa, et s’étaient mariés avec des dispenses de consanguinité du 3ème ou 4ème degré.
Pour cette balade, en plus de découvrir le patrimoine du village de mes ancêtres, j’ai un objectif supplémentaire : retrouver des éventuelles traces des vergers de Bisseuil dont j’avais parlé dans un article (à lire ou relire ici).
Il existait en effet à Bisseuil une tradition qui voulait qu’un garçon ne pouvait pas se marier s’il n’avait pas planté, de ses mains, 25 arbres fruitiers. Selon les informations que j’avais trouvées, les vergers ainsi créés se trouvaient dans des zones spécifiques du village qui sont, de nos jours, toujours couvertes d’arbres.
Vue d’ensemble de Bisseuil
Le village de Bisseuil était autrefois un village entouré de remparts construit sur les bords de Marne. Le village et ses remparts ont été représentés par Claude de Chastillon dans sa Topographie Française, publiée en 1641. La représentation n’est peut-être pas complètement réaliste, mais elle donne un petit aperçu de l’allure que pouvait avoir le village avec ses remparts à la fin du XVIème siècle.
Depuis cette époque, le village a quelque peu changé : il a perdu ses remparts, et il est désormais traversé par le canal latéral à la Marne, construit au XIXème siècle. Par ailleurs, le village a été en grande partie détruit par des incendies en 1754 et 1768, et a été reconstruit suivant un plan plus géométrique.
Etape n°1 : l’église Saint Hélain et le presbytère
C’est dans l’église de Bisseuil, consacrée à Saint Hélain, que se sont mariés et ont été baptisés les ancêtres de Jean-François Méa (ce qui explique au passage que je retrouve plusieurs porteurs du prénom Hélain dans cette branche). L’église date du XIIIème siècle et a été classée « Monument Historique » en 1924.
Juste à côté de l’église se trouve le presbytère, et sur le mur du presbytère, une inscription a attiré mon attention :
Lienard Lebland et Arnoult Couty onts rebaty ce presbitere en l’année 1741
Liénard Lebland et Arnoult Couty ne font pas partie de mes ancêtres, mais j’ai eu envie d’en savoir un peu plus sur ces hommes qui ont laissé leur nom gravé dans la pierre du presbytère. En cherchant dans les registres paroissiaux de Bisseuil, j’ai retrouvé la trace d’Arnoult Couty, décédé à Bisseuil en 1744. Il était alors maçon, âgé de 33 ans environ et originaire de la paroisse de Chatelus, dans le diocèse de Limoges. Il s’agit certainement de Châtelus-le-Marcheix dans la Creuse, dont beaucoup d’habitants étaient des maçons migrants.
Je n’ai pas retrouvé la trace de Liénard Lebland à Bisseuil, mais il était très certainement, comme Arnoult, un maçon de la Creuse et cette inscription sur le mur du presbytère est peut-être l’une des seules traces qu’il a laissé de son passage à Bisseuil.
Etape n°2 : le canal latéral à la Marne et le pont tournant
Le canal latéral à la Marne, qui traverse Bisseuil d’Est en Ouest a été construit pendant la première moitié du XIXème siècle. Il n’existait donc pas encore du temps de mes ancêtres, mais il donne désormais un certain charme au village de Bisseuil.
Etape n°3 : à la recherche des vergers du Bisseuil
Les vergers de Bisseuil se trouvaient principalement, selon la tradition, au Plitre qui reste encore découpé en de nombreuses parcelles.
Les parcelles sont difficilement accessibles : seuls quelques chemins aménagés permettent d’y accéder, et partout, la végétation est très dense. Et force est de constater que la grande majorité des arbres qui couvrent ces parcelles ne sont pas des arbres fruitiers.
Toutefois, le fait qu’il n’y ait plus d’arbres fruitiers à ces endroits ne veut pas dire que les vergers n’existaient pas. En effet, l’évolution semble même assez naturelle. Les vergers étaient plantés sur des parcelles très petites et très serrées, dont on voit encore la trace dans le découpage du cadastre. Avec une végétation aussi dense, il est bien difficile de pouvoir délimiter chaque parcelle. Avec le temps, les vergers ont donc certainement été laissés à l’abandon, et les arbres fruitiers ont progressivement été remplacés par des arbres plus robustes.
Elise