Six astuces généalogiques pour retrouver ses ancêtres
Dans cet article, nous allons voir six petites astuces pour débloquer une recherche généalogique et retrouver ses ancêtres.
Sommaire
Astuce n°1 – Relisez les actes originaux
Ma première astuce est toute simple :
Quand vous êtes bloqué, relisez les actes originaux.
Récemment, une généalogiste m’a raconté cette anecdote.
Depuis un certain temps, elle cherchait l’acte de mariage de ses ancêtres, mais elle ne parvenait pas à le retrouver.
Elle avait bien retrouvé les naissances des enfants dans la paroisse, mais il n’y avait aucune trace du mariage dans la paroisse ni dans celles des alentours.
Un jour, elle a repris les actes, et en relisant l’acte de baptême d’un des enfants, elle s’est rendue compte que son parrain venait d’une paroisse éloignée de près de 50 km.
Alors, elle a fait des recherches dans cette paroisse et elle y a bien retrouvé l’acte de mariage de ses ancêtres.
Cette paroisse s’est d’ailleurs avérée être la paroisse d’origine de l’épouse. Elle a donc pu remonter sa généalogie sur quelques générations.
Ce que montre cette anecdote, c’est à quel point il est bon de relire les actes originaux quand on ne parvient pas à retrouver un ancêtre.
En effet, bien souvent, on remarquera une petite information à laquelle on n’avait pas prêté attention la première fois, car elle semblait alors anodine.
Comme ici, cela peut être un parrain qui vient d’une paroisse éloignée, mais aussi :
- un patronyme qui était mal orthographié
- des bans qui ont été publiés dans une autre paroisse
- un nom de lieu-dit difficile à décoder
- un témoin ou un déclarant dont le nom apparait ailleurs dans notre généalogie
- etc.
Prendre le temps de relire les actes est souvent le meilleur moyen de prendre du recul et de trouver de nouvelles pistes à explorer.
Astuce n°2 – Cherchez dans les actes des proches
Ma deuxième astuce est également très simple :
Quand vous ne trouvez pas un ancêtre, cherchez-le dans les actes de ses proches.
Tout au long de leur vie, nos ancêtres apparaissent dans de nombreux actes, même quand ils n’en sont pas les acteurs principaux.
De prime abord, cela peut paraître anecdotique, mais en réalité, cela permet souvent retrouver des informations clefs.
Par exemple, je ne parvenais pas à retrouver la trace d’une de mes ancêtres, qui disparaissait des recensements de sa commune à partir de ses 15 ans.
J’ai donc entrepris des recherches sur ses frères et sœurs, et c’est ainsi que j’ai retrouvé mon ancêtre en tant que déclarante sur l’acte de décès de sa sœur aînée.
Cela m’a permis de découvrir que mon ancêtre habitait à ce moment-là dans une grande ville voisine où elle était domestique.
Par la suite, j’ai pu découvrir qu’elle y avait donné naissance à un enfant naturel, avant de revenir vivre dans sa commune d’origine.
Si je n’avais pas recherché mon ancêtre dans les actes de ses proches, je n’aurais peut-être jamais découvert cet épisode de sa vie.
De même, mon arrière-grand-père a beaucoup déménagé au cours de sa vie. Grâce aux actes d’état civil d’autres membres de sa famille, j’ai pu reconstituer une partie de son parcours.
Ainsi :
- l’acte de mariage de l’un de ses frères, où il était témoin, m’a appris qu’il était caserné à Hyères comme soldat lorsqu’il avait 26 ans,
- l’acte de mariage d’un autre de ses frères m’a appris qu’il s’était installé à Origny-Sainte-Benoite (Aisne) à la fin de la Première Guerre Mondiale
- grâce aux actes de naissance de ses enfants, j’ai su qu’il avait ensuite vécu à Macquigny (Aisne) et Vitry-en-Artois (Pas-de-Calais)
- l’acte de décès de son père m’a appris qu’il s’était ensuite installé à Albert, dans la Somme
- enfin, l’acte de naissance de son plus jeune fils m’a permis de retrouver sa trace dans la Marne, où il est resté jusqu’à la fin de sa vie.
Au final, nos ancêtres sont mentionnés tout au long de leur vie dans de nombreux actes.
Comme dans les exemples que nous venons de voir, cela peut être :
- en tant que parents sur les actes de naissance et de mariage de leurs enfants,
- en tant que témoins lors des mariages de leurs frères et sœurs,
- en tant que déclarants sur les actes de décès de leurs proches.
Sous l’Ancien Régime, ils apparaissent aussi comme parrain et marraine dans les actes de baptême.
Lorsqu’on ne retrouve pas ses ancêtres, il est donc toujours judicieux de les rechercher dans les actes de leurs proches.
Astuce n°3 – Faites un tableau
Voici ma 3ème astuce :
Quand vous êtes bloqué, faites un tableau.
Dans ce tableau, vous allez récapituler toutes les informations dont vous disposez sur votre ancêtre :
- les informations de ses actes d’état civil,
- les naissances de ses enfants,
- les données trouvées dans les recensements,
- les actes où il a signé comme témoin,
- les éventuelles périodes de services militaires,
- etc.
Le but est d’avoir un tableau simple qui synthétise le déroulement de sa vie.
Par exemple, voici un tableau que j’avais créé lorsque je recherchais la naissance de mon ancêtre Joseph HANS, qui s’est marié en 1760 :
J’avais récapitulé dans le tableau les dates de baptême de toutes ses sœurs, ce qui m’avait montré qu’il avait dû naître entre 1735 et 1740.
En effet, entre 1740 et 1743, les naissances de ses sœurs étaient trop proches pour qu’il soit né entre deux. Au-delà, il aurait été trop jeune pour se marier en 1760.
Bien sûr, beaucoup de logiciels de généalogie proposent déjà de générer des « lignes de vie », sous forme de tableaux ou de frises chronologiques.
Cependant, construire soi-même la synthèse sous forme de tableau est souvent préférable.
En effet, cela permet d’indiquer des informations qui ne figurent pas dans les lignes de vie générées par les logiciels.
Par exemple, selon la recherche, on pourra indiquer :
- un changement de domicile ou de profession,
- un mariage où notre ancêtre a été témoin,
- un décès que notre ancêtre a déclaré,
- un évènement secondaire comme un recensement,
- l’absence de notre ancêtre lors du mariage d’un de ses enfants,
- un évènement qui concerne ses proches,
… et toutes autres informations utiles à la recherche.
Par exemple, lorsque je recherchais le mariage de mes ancêtres Emile BLANCHARD et Eugénie GRANDSIRE, j’avais retrouvé des informations dans des lettres et des papiers de famille.
J’avais donc synthétisé tout ce que je savais à leur sujet dans un grand tableau mettant en parallèle le déroulement de leurs vies :
Ce tableau, appelé ligne de vie par couple, m’avait montré qu’ils s’étaient probablement mariés entre juillet 1919 et juin 1920.
En construisant nous-mêmes un tableau de synthèse, nous pouvons donc indiquer toutes les informations qui sont utiles pour notre recherche.
Cela nous permet de faire le point, d’organiser nos idées et d’envisager de nouvelles pistes de recherche.
Astuce n°4 – Regardez autour de votre ancêtre
Voici ma 4ème astuce :
Quand vous êtes bloqué, regardez autour de votre ancêtre.
Regarder autour de votre ancêtre, c’est se poser la question : « Que faisaient les gens autour de lui dans son village ? Que se passait-il autour de lui ? »
Concrètement, il peut s’agir de regarder ce que faisaient les membres de sa famille, mais aussi les gens ayant la même profession, ou encore les personnes de son village.
Par exemple, je ne parvenais pas à retrouver l’acte de naissance d’un de mes ancêtres qui s’était marié en Normandie.
J’avais pourtant recherché sa naissance dans les communes alentour, mais il n’y avait pas de trace de lui.
Puis, en faisant des recherches sur les habitants de son village, j’ai découvert que plusieurs hommes du même âge étaient nés à plus de 600 kilomètres de là, dans la région du Forez, près de Saint-Étienne.
En effet, à l’époque, il y a avait beaucoup de scieurs de long dans cette région.
En hiver, ces scieurs de long avaient l’habitude de partir dans des régions éloignées (dont la Normandie) pour couper du bois pendant plusieurs mois, avant de revenir dans leur région au moment des moissons.
J’ai donc repris les recherches sur mon ancêtre normand dans les communes du Forez d’où venaient d’autres hommes de son village.
C’est ainsi que j’ai retrouvé l’acte de naissance de mon ancêtre dans la commune de Saint-Maurice-en-Gourgois, située à 20 km de Saint-Etienne.
Regarder autour d’un ancêtre peut donc souvent donner des indices et des pistes à suivre lorsqu’on est bloqué dans une recherche.
De façon plus large, cela nous amène à réfléchir à l’environnement de notre ancêtre et à reconstituer le déroulement de sa vie.
Astuce n°5 – Notez ce que vous avez fait
Ma cinquième astuce est très simple :
Quand vous êtes bloqué, notez les recherches déjà faites
Dans ce tableau, vous allez récapituler toutes les informations dont vous disposez sur votre ancêtre :
Par exemple, supposons que vous venez de consacrer plusieurs heures à rechercher un acte de mariage et que vous êtes bloqué.
Voici comment vous pourriez résumer les recherches déjà faites :
Recherche de l’acte de mariage de Jean Martin et Marie Hottelet
J’ai fait les recherches sur la période 1745-1760. En effet, compte tenu de leur âge, ils ne peuvent pas s’être mariés avant 1745. De plus, ils étaient déjà mariés en 1760 (année de naissance de leur premier enfant, où ils sont dits légitimement mariés).
J’ai fait des recherches dans les registres des mariages des deux communes de naissance de leurs enfants.
J’ai aussi élargi les recherches aux communes les plus proches, en particulier celles situées entre les communes de naissance des enfants : [liste des communes].
Attention : les registres des mariages de la commune de … sont lacunaires entre 1747 et 1750.
J’ai commencé à faire des recherches dans les registres de la grande ville la plus proche. Je n’ai rien trouvé entre 1745 et 1750. Il faudrait continuer les recherches sur la période 1750-1760.
J’ai aussi fait des recherches dans la base de données de l’association locale (mais toutes les communes n’ont pas été dépouillées).
Autres recherches à faire : [liste de communes proches].
Résumer par écrit les recherches que vous avez faites présente deux grands avantages.
Tout d’abord, en écrivant noir sur blanc où vous en êtes, vous allez pouvoir faire le point sur vos recherches.
En effet, lorsqu’on enchaîne les recherches en ligne pendant plusieurs heures, on explore beaucoup de directions possibles.
C’est pourquoi écrire tout ce qu’on a fait permet de prendre du recul et d’envisager de nouvelles pistes de recherches.
Ensuite, vos notes vont être très utiles si vous reprenez les recherches quelques semaines (ou quelques mois) plus tard.
En effet, en les relisant, vous saurez exactement où en était la recherche, quelles étaient ses enjeux, et pourquoi vous aviez suivi certaines pistes.
Vous saurez précisément ce qui avait déjà été fait. Ainsi, cela vous évitera de refaire une recherche que vous aviez déjà menée quelques mois auparavant.
De plus, si vous aviez déjà commencé à consulter un registre sur une période donnée, vous saurez exactement à partir de quelle année il faut reprendre.
Enfin, vous pourrez retrouver dans vos notes certaines particularités de la recherche :
- un patronyme souvent orthographié différemment,
- un homonyme né la même année dans la même commune,
- une indication sortant de l’ordinaire : « sur l’acte de naissance de sa fille, il est dit absent car au service de l’Empereur des Français »
- etc.
Pour toutes ces raisons, il est toujours très pertinent de noter ses recherches, même succinctement, quand on se retrouve dans une impasse.
Ainsi, nous pouvons faire le point sur ce que nous avons déjà fait, prendre du recul et décider posément des prochaines choses à faire.
De plus, cela nous permet, par la suite, de reprendre les recherches en sachant exactement où nous en étions et ce qu’il nous restait à faire.
Astuce n°6 – Cherchez la 2ème épouse (ou le 2ème époux)
Voici ma 6ème petite astuce :
Quand vous êtes bloqué, cherchez les autres mariages de votre ancêtre
Par exemple, mes ancêtres François Gernot et Anne Constant se sont mariés en 1755 à Baslieux (en Lorraine). Grâce à leur acte de mariage, j’ai découvert qui étaient les parents d’Anne Constant.
Cependant, ceux de François Gernot n’étaient pas mentionnés, car il s’agissait de son 3ème mariage.
J’ai donc recherché ses actes de mariage précédents, et c’est dans l’acte de son premier mariage (en 1737) que j’ai retrouvé les noms de ses parents.
De même, je ne parvenais pas à retrouver l’acte de décès d’une de mes ancêtres qui avait passé toute sa vie dans la même commune.
J’avais bien consulté les actes de mariage de ses enfants, mais ils ne donnaient pas d’indication sur son lieu de décès.
Par la suite, au cours de mes recherches, j’ai découvert qu’elle s’était remariée après le décès de son premier mari (mon ancêtre), et qu’elle avait eu un fils.
J’ai donc recherché l’acte de mariage de son plus jeune fils et c’est ainsi que j’ai découvert qu’elle était décédée dans l’hôpital d’une des grandes villes voisines.
Ce que montrent ces exemples, c’est qu’il est toujours bon de rechercher si un ancêtre n’a pas été marié une seconde fois.
En effet, en raison de ce remariage, notre ancêtre a généralement été mentionné dans beaucoup d’actes de sa « seconde » famille.
Il peut s’agir d’actes d’état civil, en particulier l’acte de son second mariage, et les actes de naissance et de mariage de ses « nouveaux » enfants.
Il peut aussi s’agir d’autres archives, par exemple des actes notariés ou des déclarations de succession.
Parfois, en recherchant un second mariage, nous pouvons aussi découvrir de petits détails sur nos ancêtres.
Par exemple, mes ancêtres Eugène Grandsire et Sophie Martin se sont épousés le 31 décembre 1878. L’année suivante, en 1879, est née leur première fille qu’ils ont nommée Marie Élina.
Cependant, mon ancêtre Eugène Grandsire avait été marié une première fois, en 1875. Sa femme, nommée Delphine Philippe, était décédée l’année suivante.
Or, en faisant des recherches sur elle, j’ai découvert qu’elle était surnommée Élina dans les recensements de son enfance.
Il semble donc que mon ancêtre Eugène Grandsire a tenu à rendre hommage à sa première femme au moment de nommer sa fille aînée.
Au final, lorsque nous sommes bloqués dans une recherche, il est donc toujours bon de chercher si nos ancêtres n’ont pas eu un second (ou un premier) mariage.
En effet, celui-ci nous permet de retrouver des actes supplémentaires et des indices pour débloquer nos recherches. Parfois, on fera aussi de petites découvertes sur la vie de nos ancêtres, ou encore sur l’origine d’un prénom.
Voilà qui conclut ces 2 nouvelles astuces pour débloquer une recherche généalogique. Nous verrons bientôt une 7ème et dernière astuce pour retrouver nos ancêtres.
Elise
Et vous, avez-vous déjà fait des recherches sur les seconds mariages de vos ancêtres ? Notez-vous parfois les recherches que vous avez menées sur vos ancêtres ?


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